Me voilà de nouveau à l'hôpital...
J'ai appelé ce matin à 11H en disant que je voulais passer aujourd'hui car l'hématome avait grossi d'une journée à l'autre, et que celui-ci apparaissait sur le devant du sein et tiraillait au niveau de la cicatrice sous l'aisselle, et que ça faisait un peu "comme un oeuf".
L'infirmière en charge au téléphone : "c'est plus gros qu'un oeuf?"
MOI : "heu... non... pas plus gros qu'un oeuf..."
MOI : "heu... non... pas plus gros qu'un oeuf..."
L'infirmière : "de la fièvre ?
MOI : "non..."
MOI : "non..."
L'infirmière : "RV à 14H".
MOI : dans ma tête... : "Halleluhja ! Un RV tant attendu..."
J'ai appris au moins une chose avec cette chirurgienne : c'est que l'empathie n'était pas sa fonction première. Je peux comprendre sa journée, mais c'est dommage tout de même que cette option soit facultative ! Le patient n'a pas toutes les données, ne sait pas quand il doit alerter et espère juste repartir un peu plus instruit qu'à l'arrivée...
13H45 - Je patiente -
14H - une infirmière sympathique m'installe. Elle me pose des questions sur la douleur et je lui explique la même chose que plus haut. J'apprends que la chirurgienne est la même que samedi dernier... là, je me dis "Aïe... C'est pas gagné"...
La chirurgienne de garde rentre à 14H05 (la fameuse), et me dit de visu sans me toucher : "ah ! c'est pas plus gros que samedi dernier !"
MOI : "Ah ben si quand même ! Ca commence à tirailler sur la cicatrice"
ELLE : "De la fièvre à la maison ?"
MOI : "non, je ne suis pas sujette à avoir de la fièvre" (il se trouve que j'ai 37°3C). Je la fais répéter à plusieurs reprises, ce qui a le don de l'agacer un peu plus qu'elle ne l'est. Je me dis qu'elle a dû avoir une journée pénible...
ELLE : "bon, je vais vous ponctionner mais je ne vais pas retirer grand chose".
Vêtue d'une carapace, elle tâtonne et voit le point où l'impact sera solennellement ordonné... L'infirmière désinfecte le terrain et la chirurgienne de garde met ses gants qui s'étirent à perte de vue (contrairement à nos pauvres gants en latex que tout le monde connaît, qui, s'ils avaient subi le même sort, auraient déjà éclaté comme des ballons !).
La chirurgienne s'approche de la table de soin, ordonne du regard l'aide-soignante, en marquant un temps de pause les deux mains en avant. L'aide-soignante surprise, comprend alors le langage codé de l'infirmière carapace et s'exécute en ouvrant les étuis à seringue, selon un rituel bien précis contre la contamination. Puis vient le tour de l'aiguille à être libérée, mêmes gestes que pour la biopsie.
La chiru pique, je ne ressens rien. Elle ponctionne. Vous vous sentez soulagée ?
MOI : "je ne ressens encore rien" dis-je, le bras dirigé au plafond.
"soufflez !" HOP ! Elle retire la seringue et je n'ai rien senti.
"Merci", lui dis-je, "c'était très bien", espérant susciter dans ses yeux une quelconque émotion.
"Tant mieux" me dit-elle, "ça risque de sortir un peu par le trou". Et là, elle appuie, et un jet conséquent sort effectivement... Et là je pense, que plus d'une aurait peut-être tourné de l'oeil.
Elle s'approche de l'ordinateur de bord pour faire son bilan et là, d'un air agacé mais poli, me lance : "Vous savez, il ne faut pas venir toutes les semaines, car nous avons beaucoup de visites".
MOI : "oui mais là, ça me faisait mal avec mon soutien-gorge"
ELLE : "C'est pour ça que je vous ai ponctionné... Bon retour Madame"
MOI : "Merci beaucoup".
Une fois seules, je dis à l'aide-soignante : "la prochaine fois je devrais attendre que ce soit énorme?"
ELLE : "Non vous appellerez comme vous avez fait. On jugera au téléphone. Après, il ne faut pas ponctionner souvent, car plus on ponctionne plus on incite le corps à stocker".
Voilà une information constructive !
MOI : "Et j'ai été ponctionnée de combien ?"
ELLE : "70ml".
Dans ma tête : (ah quand même... à l'hôpital le redon donnait par jour 80 à 100ml.)... Je n'étais donc pas venue pour rien.
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