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mercredi 17 février 2016

THE opération...

THE OPERATION !!!

Je poste ce billet après mon séjour à l'hôpital, qui aura duré 6 nuits et 7 jours...

17/02/16 :
Après une douche matinale à la bétadine pour être bien toute propre, je file dans mon taxi direction l'hôpital. A yé, le JOUR J est arrivé, la renaissance est en marche !!

Je suis à jeun depuis 21H du jour précédent, et mon opération aura lieu à 16H30.
Il est 7H30 et je suis déjà dans l'enceinte de l'institut, guidée par les formalités.

Je rencontre ma chirurgienne juste avant 12H. Elle m'annonce qu'au vue des résultats des examens, le ganglion sentinelle n'a pas bien joué son rôle et qu'il fallait l'extraire également.

Mon corps à ce moment précis fourmille comme si des millions d'étoiles minuscules scintillaient dans mon corps. Le temps s'est arrêté soudain. Je ressens tout à coup tout mon être intérieur de l'intérieur... Je ne sais comment vous expliquer. LA SURVIE peut-être ? Tout s'est arrêté le temps d'une micro fraction de seconde. Plus rien n'existait. Pas même ma chirurgienne qui était en face de moi, plus rien. QUE MOI. Je suis troublée par l'annonce que le ganglion n'a pas pu continuer à jouer son rôle... débordé... 

Je me reprends très vite, malgré le visage on ne peut plus déprimant de ma chirurgienne (elle est toujours comme ça), ce qui n'arrange en rien l'atmosphère...

Allez, j'y suis, tout va BIEN se passer. A l'heure qu'il est, j'ignore encore si je vais me réveiller avec toute ma poitrine... L'idée me traverse l'esprit, et je me dis que quoi qu'il arrive, la meilleure solution aura été adoptée !

Et j'ignore pourquoi, mais ce temps suspendu d'une micro fraction de seconde, me fait dire que JE PEUX compter sur mes cellules... Je suis comme protégée...

Les examens s'enchaînent et le temps à présent dure une éternité. On m'installe dans ma chambre individuelle et je tente de passer le temps en lisant, en écoutant la télé et en dormant...


La chiru a localisé MME LABOULE et son voisin de palier sur le côté avec en prime gravé au marqueur noir, SG comme sein gauche. Desfois qu'on se goure !

A 15H un brancardier sans brancard rentre dans ma chambre, passe sa tête et dit : "je vous emmène au bloc !".

Etonnement (et je trouve ça très ingénieux) je le suis à pieds ! Après l'ascenseur, nous parcourons des couloirs et des couloirs interminables. Comment fait-il pour se repérer ? Si on me laissait là je ne saurais même pas retrouver mon chemin initial !! ^^^

C'est la première fois que je suis guidée à pieds, vers un bloc opératoire ! On se sent présent, vivant, LA !! C'est incroyable.
Je suis anti-glamour, ma charlotte bleue sur la tête, mes lunettes sur le nez (sinon je n'y vois rien), mon peignoir blanc de fortune attaché sur le devant, dont on sait qu'il disparaitra lors de THE opération, nue sous mon peignoir avec mes CROCS ROSES aux pieds...

Vous voyez le tableau ou vous voulez un dessin ??? 

Et je rentre dans une salle avec des sièges contre les 4 murs, des murs agréables, des infirmiers ou médecins se succèdent autour d'un ordinateur, qui diffuse toutes sortes de musique qui me rappellent les années d'ado, et on me fait asseoir sur l'un des sièges.

Et là, la pendule indique 15H20... L'attente est presque hors réalité. Je suis là comme une plante qu'on aurait posé, faisant partie du décor, écoutant le personnel dialoguer, se dire bonjour, se charrier et parfois, je glisse une déconnade histoire d'échanger un moment...

15H30 : Une patiente d'un certain âge me rejoint. Je la reconnais, ce matin nous attendions ensemble que l'on nous appelle, dans un mini-vestibule. Je lui dis qu'on s'est aperçues ce matin, elle ne me reconnaît pas (normal... avec l'accoutrement !) et nous voilà en train de parler, pour essayer de passer le temps.

15H45 : Ca y est ! On m'appelle ! Je prends congé de la dame, nous nous prenons tout naturellement les mains et nous disons bon courage et bonne continuation.
Je rentre au bloc toujours à pieds, je donne mon identité, laisse mes lunettes et voilà que je m'installe sur la table d'opération.

Les ustensiles se mettent en place, j'ai les bras en croix. Je sais ce qui m'attend, j'ai en mon actif 7 opérations par anesthésie générale, 1 en locale et 1 péridurale.

L'assistante au bloc me chausse de bottes chauffantes, je suis au top.


Au dessus de moi, je vois l'assistant qui me dit "respirez bien fort sous le masque". Je sais qu'il me reste quelques secondes pour parler, je lui dis : "travaillez bien !".
Il me dit : "non, c'est VOUS qui allez travailler !!!. Je souris... et plus rien...

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